Message de Patrick Tanner

Mesdames, Messieurs,

J’ai toujours voulu m’engager pour Saint-Imier. Je l’ai fait avec foi et conviction, en y mettant très tôt toute mon énergie.

Le temps du Festival de Mont-Soleil, où l’enthousiasme et l’engagement ont permis la venue de vedettes internationales, est certes loin. Mais cette époque demeure présente pour moi, comme illustration de ce que la volonté permet de réaliser.

Mon engagement en politique s’est inscrit dans le droit fil de ce désir de servir notre cité, en voulant la faire grandir et rayonner, tout en étant au service de sa population.

Lorsque je me suis présenté en politique, et plus particulièrement à la mairie, je me suis engagé à travailler pour participer au développement de Saint-Imier. J’ai eu à cœur d’œuvrer pour le bien et l’intérêt premier de la collectivité publique, dans un esprit de respect mutuel, d’ouverture et d’échanges d’idées entre toutes et tous, avec toutes et tous pour faire vibrer notre terre d’énergies.

Les Imériennes et Imériens m’ont accordé leur soutien en me portant à la tête de l’Exécutif dès 2015. Je mesure la confiance qui m’a été donnée durant ces années. Quel privilège que de pouvoir collaborer, échanger et débattre pour concrétiser des idées ou encore contribuer à la réalisation de nombreux projets pour le bien commun !

J’ai mis toute mon énergie au service d’une stratégie claire visant une qualité de vie unique, un rôle central de services, d’initiatives économiques, culturelles et sportives. J’ai voulu une ville ouverte et accueillante, qui ose s’affirmer au sein de l’Arc jurassien, bref une vraie terre d’énergies.

J’ai eu le privilège de mener les affaires communales. J’ai eu la préoccupation de placer notre commune sur les meilleurs rails. C’est dans cet esprit que je me suis investi dans le projet de fusion des communes du Haut-Vallon, en parfaite harmonie et collaboration avec mes collègues des autres communes.

Il est évident que le résultat du scrutin m’a déçu. Toutefois, cette issue en elle-même n’aurait pas altéré ma détermination et mon envie de servir la commune. C’est le rôle des autorités que d’imaginer l’avenir et de le proposer au souverain qui en décide. La volonté populaire connue, les autorités en prennent acte et continuent à tout mettre en œuvre pour le bien de la collectivité. Il y a de multiples projets à soutenir et à développer, indépendamment d’une fusion.

J’ai par contre été affecté par la campagne dénigrante qui a été menée, par certains peut-être inconsciemment, mais délibérément par d’autres souffleurs et tireurs de ficelles. Cette volonté de disqualifier l’engagement pour leur commune pendant des années de dizaines d’élus, des membres du personnel communal et de citoyens m’a touché. Il est inadmissible que l’on soit allé jusqu’à dire que la fusion, pourtant réunion des qualités de toutes nos communes, serait la promesse d’une «terre de gabegies».

J’ai pensé que cela n’était qu’un mauvais passage et que ce vent qui avait soufflé allait retomber.

J’ai donc poursuivi à fond mon engagement dans l’intérêt de notre commune, m’engageant au quotidien avec les nombreuses exigences du moment, confronté à une pandémie mais travaillant d’arrache-pied pour faire avancer et aboutir des projets.

Si mon engagement après l’échec de la fusion avait repris avec motivation, indépendamment du résultat, j’ai dû constater que la façon de faire de la politique n’a pas évolué favorablement. Clairement, elle ne correspond plus à mes attentes et à mes valeurs.

La tâche de maire est nourrie de préoccupations quotidiennes qui exigent une attention permanente et un engagement de tous les instants. Elle est captivante, motivante mais aussi chronophage. Elle impose de nombreux sacrifices dans la vie de famille et la sphère privée. C’est une fonction qu’il devient difficile, voire impossible à accomplir si les batteries ne sont plus chargées à 200%, même si les miennes, je peux vous l’assurer, sont renouvelables.

Confronté à une manière de concevoir la politique communale qui ne me correspond pas, ainsi qu’au climat d’opposition, de suspicion et de dénigrement que nous vivons à Saint-Imier depuis un certain temps, j’ai pris la décision de privilégier, pour la première fois depuis mon élection à la mairie, ma vie personnelle, familiale et professionnelle.

J’ai donc saisi une opportunité unique de servir ma région autrement, en relevant un nouveau défi professionnel qui me permettra de mettre en oeuvre mes énergies positives, mon goût des défis et des projets.

J’aurai ainsi la chance de vivre une nouvelle expérience unique et captivante en tant que responsable de l’accueil de la Ville de Moutier au sein de la République et Canton du Jura.

J’ai par conséquent annoncé à mes collègues de l’Exécutif la démission de mon mandat de maire avec effet au 31 octobre 2021.

J’espère sincèrement, dans l’intérêt de notre petite ville, qu’il sera possible de changer rapidement cet état d’esprit qui, pour moi, est peu favorable à l’engagement politique au service de la population. Il est important, sinon vital de donner ou redonner envie aux jeunes générations de s’engager en politique, de venir débattre sereinement et sans arrière-pensées.
Je souhaite un climat plus constructif à nos futures autorités. C’est tout l’enjeu de la relève politique qui se pose.

Si je m’accorde aujourd’hui le droit de quitter la mairie, c’est aussi parce que les principaux dossiers du moment sont amorcés et sur les bons rails. C’est notamment le cas de la halte CFF de La Clef dont le projet d’ouvrage est en cours, avec un début proche de la construction. Le projet hôtelier, lui, a passé les différents écueils; le permis de construire sera déposé avant mon départ. La demande de permis de construire du centre commercial Migros est en cours de dépôt public. La rénovation du secteur de la gare et de la rue de la Suze est quasiment sous toit; les travaux débuteront l’année prochaine. Finalement, cerise sur le gâteau, un projet de réhabilitation des anciens abattoirs municipaux sera présenté au Conseil de ville au mois d’octobre.

Grâce à ces projets, tout le secteur de la gare, complètement réhabilité, trouvera une nouvelle dimension. Dès la descente du train, Saint-Imier présentera une image correspondant à sa valeur. Sa population bénéficiera de services et d’un cadre de vie favorables. Certes, je n’aurai pas la chance de mener ces projets jusqu’au bout, mais j’aurai au moins le souvenir d’avoir contribué à les rendre possibles.

C’est l’esprit libre et serein que je quitte mes fonctions de maire, après près de 20 ans d’engagement politique au service de Saint-Imier. Je m’en vais le coeur léger et le sentiment du devoir accompli.

Durant mon parcours, j’ai été très heureux d’être entouré par des élues et élus de valeur dans mon parti, tant à l’Exécutif qu’au Législatif. Toutes et tous sont profondément attachés à l’intérêt de la collectivité et désireux de faire rayonner leur commune. J’espère ne pas trop les décevoir aujourd’hui. Je leur adresse toute ma gratitude et leur souhaite plein succès pour l’avenir.

J’adresse mes sincères remerciements aux cadres et au personnel communal qui ont fait preuve de disponibilité, serviabilité et compétence. Merci de m’avoir épaulé durant toutes ces années.

Merci également à mes collègues du Conseil municipal, aux autorités législatives ainsi qu’aux membres des différentes commissions municipales pour les riches échanges et pour leur engagement au service de notre collectivité.

Enfin, mes remerciements vont à toute la population imérienne qui m’a élu et qui m’a soutenu dans mon travail de maire. Sa confiance m’a touché et donné l’énergie de me battre, afin de lui offrir les projets qu’elle mérite dans une vision positive propre à animer la vie politique communale.

Patrick Tanner

DiversMorgane Bussian