Interpellation lors du Conseil de ville du 12.12.2024

La fraction ARC souhaite s’exprimer au sujet du résultat des dernières votations et des communiqués de presse parus dans la Feuille d’Avis du 29 novembre et le Journal du Jura du 30 novembre.

Le résultat du vote pour le budget 2025 est clair. Le Conseil municipal et le Conseil de ville n’ont pas su gagner la confiance de la population. Ce constat n’est guère rassurant.

Plutôt que de mettre la faute sur l’augmentation de la quotité d’impôts, ne faut-il pas aussi se poser la question suivante : A-t-on suffisamment informé la population ?

Durant la période de campagne pour cette votation, le Conseil municipal est resté muet et absent du devant de la scène. Aucune conférence publique. Aucune séance d’information dans laquelle la population pouvait poser des questions. Très peu d’articles dans la presse avec prises de positions. Pas de vidéos explicatives sur les réseaux sociaux.

La population n’avait pas toutes les cartes en main pour une décision réfléchie. Quand il s’agit du porte-monnaie, il faut redoubler d’efforts pour convaincre.

Quant à la réponse du Conseil municipal après le vote, nous avons été surpris par les propos tenus et la façon de faire.

Sans l’avis du Conseil de ville, de la Commission des finances et des autres commissions concernées, le Conseil municipal annonce qu’il a pris acte du résultat et qu’avec l’aide de la Commission des finances il devra trouver des économies supplémentaires.

En une séance, il décide d’ajourner les projets, de diminuer de 10% le montant des charges dans chaque compte, de geler les salaires, les engagements, de vendre le patrimoine financer et les actions. Comme déjà annoncé la piscine couverte fermera ses portes. Un point c’est tout !

Aujourd’hui, une seule séance de Commission des finances est prévue dans le but de valider cette proposition. On est loin des 5-7 séances habituelles de réflexion. Et que dire des services et autres commissions permanentes ? Ont-ils leur mot à dire ?

Cela donne le sentiment qu’il faut faire vite pour que la grande-roue se remette à tourner.  Plus de votations, juste un accord du Conseil de ville !  Si seulement la solution était aussi simple.

Aujourd’hui la proposition du Conseil municipal n’est pas acceptable pour la fraction ARC. Il n’est pas possible de dire en novembre qu’on ne peut pas tourner sans une augmentation d’impôts et d’y renoncer en janvier.

Les conséquences sont trop lourdes pour nos concitoyens et employés. Aucune amélioration de la situation financière n’est d’ailleurs prévisible à long terme et l’on perd toute crédibilité.

Si l’on suit la proposition du Conseil municipal, sachant la somme qu’il faut économiser, il faudra s’attendre à :

  • Vendre notre patrimoine au rabais peut-être pour avoir des liquidités ;

  • Oublier le slogan « St-Imier ville attrayante »

  • Vider les comptes de notre fortune en un temps record

Il faudra aussi accepter :

  • Que l’administration communale n’offre plus les mêmes prestations qu’aujourd’hui.

  • Que le personnel ne touche pas le renchérissement pour l’an prochain alors que la commune de St-Imier s’y était engagée.

  • Qu’aucun nouvel investissement ne puisse être consenti.

  • Que la qualité des activités scolaires et de l’enseignement, de l’encadrement de nos enfants diminue.

  • Que la solution de garde des enfants se péjore.

  • Qu’il n’y ait plus de vision d’urbanisme.

  • Que les infrastructures ne soient plus entretenues.

  • Que les subventions pour le sport, la culture et diverses manifestations soient restreintes.

Que des dépenses obligatoires !  Est-ce cela que nous souhaitons proposer à la population imérienne 

Plutôt que de se précipiter, ne vaut-il pas mieux réfléchir, maintenir un budget réaliste avec une augmentation de quotité.  Même minime. Expliquer à la population qu’avec la proposition actuelle du Conseil municipal elle gagnera la plus- value de cette différence de quotité, mais qu’elle perdra surtout beaucoup de prestations et sa qualité de vie.

Il faut prendre un peu de temps pour expliquer la situation financière et les enjeux de nos choix. Il faut miser sur une solution raisonnable pour gagner ce million et demi qui permettrait à la commune de sortir la tête de l’eau et d’éviter une catastrophe annoncée, voire une tutelle. 

Pour Saint-Imier qui se targue d’être bientôt la ville principale du Jura bernois, foncer tête baissée ne fera que reporter le problème en augmentant la dette et créera malheureusement un déficit d’image.

Pour conclure, contrairement à ce qui a été annoncé dans le Journal du Jura, la volonté de suivre la voie du Conseil municipal n’est pas unanime. Nous souhaitons que les éléments cités à l’instant, soient repris en Commission des finances, le lundi 16 décembre prochain et que le cheminement habituel du budget soit respecté.

Si la décision de présenter un nouveau budget sans réflexion concernant la quotité d’impôts était confirmée, nous demandons au Conseil municipal de présenter, avec le budget 2025 dans sa nouvelle version, une information claire avec les chiffres et informations suivantes : 

  1. Quel sera le déficit 2024 après bouclement prévisionnel des comptes 2024 et quel est l’endettement au 31 décembre 2024. De combien aura été l’endettement supplémentaire pour cette seule année ?

  2. Si le nouveau budget 2025 ne présente pas de hausse de quotité, quel sera l’endettement au 31 décembre 2025 ? A ce rythme-là (comptes 2024 selon bouclement prévisionnel et budget 2025 sans hausse), quand la fortune de la commune sera-t-elle épuisée et quand la commune risque-t-elle de se trouver sous tutelle ? Quel sera alors le niveau de l’endettement ?

  3. Quel serait l’endettement au 31 décembre 2025 avec une hausse de quotité de 1 dixième ou de 1.5 dixième ?

  4. Si le nouveau budget 2025 prévoit des coupes dans les subventions aux sociétés sportives ou culturelles ou pour le personnel, quel serait le niveau des subventions aux sociétés sportives et culturelles ou les coupes pour le personnel avec une hausse de quotité limitée à 1 ou à 1.5 dixièmes ?

  5. Si le Conseil de ville devait choisir lors de l’examen du nouveau projet de budget 2025 une variante avec une hausse de 1 ou de 1.5 dixième, le Conseil municipal est-il prêt à mettre en place une véritable information envers la population (séances d’information publiques, présentation des enjeux et du fonctionnement de la commune, etc.) et de défendre, avec l’appui de toutes et tous, un nouveau projet de budget avec hausse limitée en votation populaire ?

Notre fraction est consciente que cette situation est inédite dans notre commune et que l'exercice d'élaborer un budget dans ces conditions est très complexe. Nous sommes pourtant convaincus que c'est en écoutant les avis de tous que nous arriverons à construire quelque chose de cohérent et solide.